Du 11 septembre au 3 octobre, nous avons sillonné les routes de
l’Italie sur tout près de 3000 kilomètres pour découvrir une palette de régions
partant du pied des Alpes au nord jusqu’en Sicile au sud. Ci-dessous, quelques
observations et réflexions.
Les régions visitées étaient différentes au niveau du relief, du
couvert végétal, de l’architecture, de la gastronomie, des vins, de
l’agriculture, des habitants… Le circuit organisé nous a permis de voir quatre
mers qui bordent l’Italie; la mer Adriatique, la mer Tyrrhénienne, la mer
Ionienne et la mer Méditerranée.
Le réseau routier de ce pays est en plein développement, car nous
avons observé plusieurs tronçons de routes inachevées, mais nous sommes restés
ébahis par les nombreux tunnels qui traversent les massifs montagneux de cette
péninsule.
Nous avons visité une multitude d’églises et le paradoxe suivant est
apparent; des foules de «non-pratiquants» ou «non-croyants» font la file pour
visiter les églises alors qu’elles sont désertes dans leur pays d’origine.
L’étincelle est encore-là.
Malheureusement, certains endroits sont jonchés de déchets.
L’eau embouteillée est plus chère que le vin. Par exemple, lorsque
nous nous arrêtions aux Autogrill (haltes routières) pour les pauses
techniques, le prix du vin en solde était de 5 euros pour trois bouteilles de
750 ml. Au supermarché, 7 euros pour 5 litres; dans ces deux cas, ces vins de
table étaient de bonne qualité. C’est probablement l’abondance du produit qui
fait en sorte que les prix sont si bas. C’était la même chose avec le prix du
café non moulu.
A certains endroits, on s’attendait à des mets épicés, mais il en n’était
rien. Cela nous a permis de découvrir l’Olio
piccante (flocons de poivrons rouges et huile d’olive extra-vierge); au
retour, nous en avons fabriqué et nous l’avons adoptée. C’est particulièrement
bon sur la pizza maison.
Pour les communications Internet et la publication du blog, la
qualité et les prix du service étaient variables d’hôtel en hôtel. Il en était
de même avec la disponibilité; tantôt nous avions l’accès dans la chambre alors
qu’à d’autres occasions, le service était disponible dans les lieux publics
seulement.
En Europe, le tourisme bat son
plein en septembre car les températures diurnes sont tout à fait confortables.
En fin de séjour, le mercure dépassait 25˚C à Rome et on nous informait que la
saison touristique s’étirait jusqu’au début octobre. Rome, étant une des plus
grandes villes du monde, accueille quand même des touristes toute l’année.
Une des richesses de l’Italie réside dans ses nombreux monuments
parsemés sur l’ensemble du territoire: les richesses accumulées au fil des
siècles telles les sculptures, les fresques, les mosaïques témoignent de
l’amour pour l’art. Le pays regorge d’édifices patrimoniaux, de musées et de
sites archéologiques qui font le bonheur des touristes. Les guerres ne semblent
pas avoir contribué à la destruction massive des villes comme d’autres parties
de l’Europe. Le marbre et le granite, des matériaux de construction
particulièrement abondants en Italie, sont omniprésents. L’Italie est donc un
musée à ciel ouvert en raison de son histoire, les vestiges des civilisations
passées et les édifices historiques qui parsèment le territoire.
Si on compare le nord au sud de l’Italie, il y a de grandes
différences au niveau de la richesse, la gastronomie et la mentalité des gens.
Du point de vue gastronomie, les repas étaient copieux et étaient
souvent constitués de quatre services ou plus. Nous avons eu l’occasion de
goûter à de nombreux mets, certains étant nouveaux pour nous. À notre avis,
c’est un des nombreux plaisirs de voyager. La vraie pizza, c’est en Italie
qu’on la retrouve; c’est une croûte très mince, garnie d’une mince couche de purée
de tomates et des épices, cuite au four à bois (la pizza Margherita était
particulièrement délicieuse). Nous avons dégusté de nombreux vins italiens et
la visite au vignoble «Fattoria il Poggio» fut particulièrement plaisante. Nos
coups de cœur : la variété des pâtes et pizzas, le ravioloni, les poivrons en casserole au vin blanc, la polpette de pain, les aubergines au
parmesan, les pâtes en fuseau aux chanterelles et cardoons, le vinsanto
(vin dessert), l’olio piccante (huile
et piment rouge) et le limoncello.
Par deux fois, nous avons été témoins de feux d’artifice en soirée.
La tradition napolitaine veut qu’à minuit le soir des noces des feux d’artifice
éclatent pour célébrer l’union nuptiale. Les hôtels où nous résidions
accueillaient les gens pour la célébration des noces.
Lorsque nous avons visité la Place St-Marc, l’eau débordait des
égouts pluviaux pour inonder la périphérie de l’endroit. Heureusement, il n’y
avait pas d’odeurs nauséabondes. Notons que nous y étions lors des grandes marées
d’automne. Ironiquement, un orchestre de l’endroit entonnait la mélodie du film
Titanic et les serveurs des restaurants portaient de grandes bottes vertes en
caoutchouc pour traverser la zone inondée et se rendre aux tables. De plus,
pour la durée de la marée montante et descendante, la municipalité installait
en vitesse de longs trottoirs amovibles en bois pour permettre aux gens de
circuler.
Toujours à Venise, les vendeurs ambulants non licenciés jouaient une
partie de cache-cache avec les policiers de l’endroit. À la vue des policiers,
ils ramassaient leurs choses en vitesse et se dispersaient dans la foule et les
ruelles secondaires pour recommencer quelques minutes plus tard. C’est curieux,
car à Pise et ailleurs, ils sont tolérés.
Nous avons eu la chance de rencontrer plusieurs personnes
sympathiques dans le groupe de Québécois que nous accompagnions.
Comme toutes les grandes villes et leurs sites touristiques, il y a
malheureusement de nombreux mendiants. C’est très désolant de voir ces pauvres
personnes, parfois estropiées, qui doivent demander la charité pour survivre.
Nous doutons que dans certains cas ces personnes soient exploitées et
travaillent contre leur plein gré.
Rome, est la ville éternelle, car elle compte plus de 2000 ans
d’histoire. Un impressionnant nombre d’églises (900 selon certains sites web)
bordent les rues et les avenues. Vous entrez dans une église et vous êtes
émerveillés par sa grandeur, sa beauté, son architecture, son ornementation et
son histoire pour ne nommer que quelques-uns de ses attributs. A la sortie,
vous en trouvez une autre de l’autre côté de la rue ou à quelques dizaines de
mètres plus loin. La prochaine est aussi belle et vous vous ne lassez pas
d’admirer ces chefs-d’œuvre. Tout ce patrimoine architectural issu des sociétés
qui, à travers les âges, ont vécu dans cette partie du monde constitue la base
de l’histoire qui a modelé la société moderne. Notre guide locale expliquait
qu’à travers les âges, les gens et les artisans travaillaient pour survivre ou tout
simplement leur pitance. Ces personnes travaillaient fort et le travail était
de qualité. Toute la vie et l’existence de ces gens gravitaient autour de
l’église. En retour, l’Église a ainsi subventionné la création d’œuvres d’art
et a su les conserver. De plus, l’Église était aussi responsable, entre autres,
de la musique, les écoles et l’enseignement. Aujourd’hui, ce mode de vie est
révolu, mais nous sommes fiers de ces trésors et ce l’Église nous a légué.
Si d’une part, le voyage en terre italienne est terminé, d’autre
part, il continue puisque nous avons maintenant des repères physiques et
temporels qui nous aideront à prolonger notre découverte de ce beau pays par le
biais de lectures et de présentations télévisuelles.
Maintenant, comme le suggèrent les paroles du groupe «Soul II Soul»,
«♫ Back to life, back
to reality ♫» !